J’ai mis du temps à m’avouer ce qui était flagrant depuis longtemps. Mettre du sharpie sur notre date d’expiration n’aura rien changé à notre décomposition. On pue la mort, tu le sais. Tu t’es éloigné depuis un moment déjà.
Il y a plus d’un an, je t’écrivais en secret en te demandant de m’aider avec le surplus de vide que tu allais laisser en moi. Je sais pas si j’envisageais déjà ton éloignement ou si je présageais ton départ. Mais j’étais consciente qu’un incendie ne dure que le temps qu’il se consume. Je me suis brûlée trop fort pour finir à genoux dans les cendres de tes mensonges. Au final, c’est moi qui suis partie.
Mi vida, tu m’appelais. Mais un incendie n’a rien d’une vie, mon amour. L’avenir germe une fois qu’il s’est éteint.
Tu auras arraché des lambeaux de ces étoiles qui m’allumaient, de celles que je voyais se réfléter dans la chaleur de ton regard. Tu auras affiné le sourire que tu avais dessiné sur mon visage amaigri de s’être nourri de tes mots. Je gobe encore leur vide dans l’espoir de saoûler celui que tu laisses dans mon âme.
J’aurai douté des mots au profit des gestes et préféré les mots lorsqu’ils meublaient l’indifférence laissée par le mépris. J’aurai ignoré le mensonge, pris l’infidélité sur mes épaules inaptes à t’offrir le soutien dont tu avais besoin. J’aurai cherché les étoiles dans un ersatz de lumière imbibée d’alcool. J’aurai cherché ton odeur sur mes vêtements salis de la veille, cherché ton sourire sur les visages anonymes d’étrangers assis dans le wagon d’un métro qui ne va nulle part qui vaille la peine. Je cherche encore.
I’m not over you, not over you
But I’m over feeling shades of blue
Je t’ai laissé m’arracher des lambeaux de ces étoiles qui ont capté ton regard, de celles que j’ai voulu voir s’étirer sur ton sourire insouciant encore d’être témoin d’un incendie à peine né. Un conte de fées. Je t’ai laissé me faire douter de ma valeur, de mes envies, de mon amour aussi.
Je t’ai aimé comme je n’ai jamais aimé personne avant toi. Je n’aimerai sans doute jamais de la même manière. Mon amour. Mon incendie, merveilleusement destructeur. Tu m’auras appris que les étoiles brûlent autant qu’elles sont éphémères. Perséides. Je cherche encore leur lumière sur les visages anonymes d’étrangers assis dans le wagon d’un métro qui ne va nulle part. Nulle part qui vaille la peine.
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